Bon anniversaire ! – XIX siècles de latinité roum

In 24 noiembrie, la Université de Montréal a avut loc o conferinta, sub genericul “Les Roumaines – Latinité et francophonie, Ponts à travers les temps.” In cadrul acesteia, Daniel Constantin Manolescu a avut un discurs pe tema latinitatii poporului roman si a vietii imparatului Traian.

Empreint de joie et de bonne volonté, on entend souvent ce souhait dans la vie de tous les jours. Que ce soit pour des naissances, souvenirs ou évènements remarquables, les anniversaires sont là pour nous rappeler que la vie est un «fleuve», comme le Saint-Laurent, qui coule du passé vers l’avenir.
A Montréal, au bord du Saint-Laurent, on peut lire plusieurs inscriptions historiques situées dans une Agora Belvédère du Parc des Rapides de Lachine, à la Salle. Elles sont là pour nous rappeler le rôle crucial de ces Rapides, dans l’établissement de Montréal. Les présentations nature et historiques multiculturelles faites par Héritage Laurentien (le gestionnaire des lieux en partenariat avec la Ville de Montréal), des aménagements en pierres taillés ( semblables à des anciennes fondations romaines) et la plantation symbolique d’un Tilleul ( arbre du poète national Mihai Eminescu ) ont attiré beaucoup des roumains, qui visitent régulièrement les lieux.
En 2005 nous avons célébré l’anniversaire de 470 ans depuis l’arrivée dans le pays des premiers Européens, avec Jacques Cartier, en 1535. En 2008 nous allons célébrer l’anniversaire de 400 ans de la fondation de la ville de Québec en 1608, par Samuel de Champlain. Cartier, Champlain, des explorateurs mais aussi des fondateurs qui de par leurs actions ont provoqué l’essor d’un nouveau peuple et d’une nouvelle culture en Amérique du Nord, la culture francophone.
XIX siècles en arrière, en 107 A.D., sur les plaines enneigées du Danube, le grand fleuve européen, un autre bâtisseur légendaire, a rendez-vous avec l’histoire :
MARCVS ULPIVS NERVA TRAIANVS IMPERATOR, l’Empereur romain TRAJAN, déclare l’ancienne Dacie de Décébale, province de plein droit dans l’Empire romain. Il pose ainsi les bases latines d’un nouveau peuple et d’une nouvelle culture en Europe de l’Est : le peuple roumain de culture latine.
Le futur Empereur romain Trajan est né le 18.Sept.53 A.D. en Espagne, prés de Séville, dans la colonie romaine Italica sur le Guadalquivir. Il appartient à la famille ( gens) Ulpia, des colons qui se remarquent sous le règne de Vespasien. Son père, Marcvs Ulpius Traianus Pater, est sénateur de Rome et Proconsul de la province d’Asie pour les années 79-80 A.D. Sa mère appartient à la grande noblesse espagnole locale. Son épouse, Pompeia Plotina, très belle et cultivée, viens de la France ( la Gaule à l’époque). L’Empereur la consultera souvent, lors de décisions difficiles, car il accordait grand prix autant à sa beauté qu’a son bon sens et sa sagesse.
Trajan commence sa carrière militaire et politique sous le règne de Domitien. Durant 10 ans il sert comme Tribun, officier supérieur adjoint du commandant d’une légion romaine. Il parcourt ensuite toutes les magistratures du « cursus honoris », jusqu’au Consulat en 91A.D, puis la Légation de Germanie Supérieure en 97 A.D. En octobre la même année, l’Empereur Nerva, fondateur de la dynastie Antonine, l’adopte et fais de lui son successeur. Le 25.Jan.98 A.D., Nerva meurt et Trajan devient le nouvel Empereur de tous les Romains.
Immédiatement, il s’attire une immense popularité hors d’Italie, car c’est la première fois q’un provincial ( espagnol de naissance dans ce cas ), devient empereur. Cela marque un tournant capital, car désormais l’Empire n’appartient plus aux seuls italiques, il appartient à tout citoyen romain.
Trajan as de la prestance, de la personnalité, tout en sachant se montrer très proche de gens. Comme Empereur, il décide d’entrer à Rome …à pied, sans protection spéciale, au milieu du peuple. Homme de bon sens, il s’entoure et écoute des conseillers avisés : Juristes ( Neratius Priscus ), administrateurs ( Pline le Jeune ), philosophes (Dion de Prusse ), Apollodore de Damas ( son architecte ), Decimus Terentius Scaurianus ( premier gouverneur de la province de Dacie ). Respectueux du Droit et du Sénat, il considère son pouvoir comme une fonction administrative et non comme un droit à se conduire en dictateur. Monarque absolu, il sait cependant laisser à tous les niveaux une certaine autonomie et aux intellectuels le soin délicat de mener une opposition courtoise. Il est simple, affable, ouvert, pratiquant la « moderatio», cette vertu de l’équilibre, du sage milieu, de la fuite de l’excès, que l’on souhaite tant aux hommes du pouvoir. Il s’oppose aux persécutions des Chrétiens, en conseillant de ne pas écouter leurs délateurs: «Un homme n’est pas digne de vivre dans notre siècle, s’il prête l’oreille a des telles dénonciations anonymes. », attitude qui suscite plus tard l’admiration du Pape St. Grégoire le Grand et de l’écrivain Dante Alighieri qui situe l’âme de Trajan au Paradis dans la « Divine Comédie ».
Préoccupé par la question sociale, il est également le fondateur de la première « allocation familiale » légiférée de l’Histoire, en assumant l’entretien des enfants des citoyens Romains pauvres par sa Loi -Alimenta
Il met en œuvre un programme politique cohérent, reposant sur le prestige et la solidité à l’extérieur et l’ordre à l’intérieur de l’Empire. Grand bâtisseur, il fonde en Afrique du Nord, Timgad, le Pompeï africain. En l’an 102 A.D, il aménage le Port de Rome ( Ostia ). En 105 A.D, il lance deux ponts, le premier sur le Danube, a Drobeta Turnu-Severin en Roumanie, le second à Alcantara en Espagne où il dote aussi la ville de Ségovie d’un aqueduc.

En 108 il inaugure à Tropaeum Traiani ( Adamclisi -Roumanie) un monument à la gloire des soldats romains morts dans les guerres de Dacie, consacrant aussi officiellement le statut des pleins droits Latins et Romains de la nouvelle province romaine de Dacie ( citoyenneté, etc.) De 107 à 109 il entreprend des grands travaux d’urbanisation à Rome, dont les Thermes de Trajan. En 112 il remet en état le canal qui lie le Nil à la Mer Rouge. En 113-114 il célèbre la dédicace de cet extraordinaire livre d’images de pierre, la Colonne Trajane à Rome. Celle ci raconte les campagnes militaires romaines en Dacie de 101 à 107 A.D. Elle est un véritable «certificat de naissance» gravé en marbre, il y a XIX siècles, des bases latines du peuple roumain moderne, issu des ces deux peuples fondateurs : les Daces et les Romains. Rêvant d’être le digne héritier d’Alexandre et de César, Trajan conquiert l’Arabie de 105 à 106 et les Parthes( Arménie et Mésopotamie ) de 114 à 117, entrant à Babylone en 116 et poussant jusqu’au Golfe Persique. Il meurt le 9.Août.117 à Sélinonte de Cilicie en Asie Mineure ( Turquie actuelle ), et conformément aux coutumes romaines, son urne funéraire est porte précieusement par son épouse jusqu’au dernier repos, une niche dans la base de la Colonne Trajane à Rome.
Dans la mémoire collective de Romains et des peuples latins, ( italiens, français, espagnols, portugais et surtout roumains dont il est le fondateur ) il laisse, le souvenir éblouissant d’un grand Empereur.
A ce jour encore, XIX siècles plus tard, le nom de l’Empereur TRAJAN figure encore dans le folklore roumain de transmission orale et dans les chansons populaires traditionnelles des Vœux à chaque Nouvel An.
XIX siècles plus tard, il est toujours de coutume en Roumanie de souligner l’excellence d’un travail bien accompli, par la remise d’une « couronne d’accomplissement », à la romaine, aux étudiants méritants des différents cycles académiques du parcours scolaire Roumain. Les aigles de Marius, font toujours partie de l’héraldique officielle de l’État roumain. En Roumanie, l’héritage romain est toujours vivant, depuis Trajan !
« Empereur, je cherche toujours à me comporter vis-à-vis de mes sujets, de la même manière dont je souhaitais autrefois, simple particulier, que l’empereur se comportât envers moi», disait Trajan. Quel modèle de pensée pour tous ceux qui exerceront un jour le pouvoir !« Felicior Augusto, melior Traiano ». «Sois plus heureux qu’Auguste et meilleur que Trajan ! ». Tel sera désormais le souhait qui sera formulé par le peuple, à l’avènement de chaque nouvel empereur romain.
Culture latine, culture roumaine, culture francophone : une mère et deux des ses nombreux enfants.
En Europe, à travers toutes les langues romanes ( dont le Français et le Roumain en font partie avec l’Italien, l’Espagnol, le Portugais et quelques dialectes ), mais aussi au Canada francophone, la base commune de notre héritage latin nous permet à tous une meilleure communication, autour d’une façon similaire d’envisager et d’y goûter la vie sociale. En fait, les Romains, comme les Grecs, sont à l’origine de la plupart des structures, des modes de vie et de pensée, occidentaux. Depuis prés de deux millénaires, la langue latine à été la base de l’enseignement classique dans ces pays. Le Code de Lois Justinien, repris dans le Code Civil Français par Napoléon, qui applique aux coutumes françaises l’expérience de la tradition romaine, a servi de modèle aussi pour les législations roumaines, québécoise et à la plupart des législations étrangères. Culturellement, l’héritage romain ne se limite pas aux aqueducs, Colonnes et Arcs de Triomphe. Ce sont aussi les écrivains latins, qui font partie de notre bagage culturel, que l’on retrouve comme source d’inspiration de nombreux écrivains modernes. Pendant la Renaissance, l’humanisme trouve ses racines dans l’apport des philosophies antiques, transmises par les auteurs romains. Ce sont les grandes figures latines qui s’imposent dans la dramaturgie francophone. Que ce soit dans la vertu des héros chez Corneille, dans les contradictions du personnage chez Racine ou encore dans plusieurs créations contemporaines, beaucoup des personnages de l’histoire romaine ont donné prétexte à une réflexion sur le comportement des humains et sur leurs rapports mutuels dans la société. Rome un modèle désormais oublié ? Ce n’est pas tant en terme d’imitation, que d’héritage qu’il faut considérer la place de la Rome antique dans nos sociétés modernes. C’est l’adaptation des Romains à la métamorphose des structures sociales à travers les siècles, qui nous inspire. Les descendants de Venus et Mars, héritiers d’Énée et de Romulus, continuent à vivre, même de façon indirecte dans nos propres comportements et dans nos langues d’origine latine.
Voilà l’héritage que nous Roumains –Canadiens, célébrons aujourd’hui doublement au Canada :
– une première fois avec la Roumanie, à l’occasion de XIX siècles de latinité roumaine depuis l’an 106 A.D.
– deuxièmement, en célébrant notre latinité au Québec, parmi des frères francophones et d’autres origines latines, pour notre enrichissement mutuel.
Merci beaucoup et Bonnes Fêtes !

Daniel Constantin Manolesco -Tribunes latines, histoire romaine- Université de Montréal, 24.XI.2006

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