Despre “québécitude”

Printre memoriile prezentate comisiei Bouchard – Taylor figureaza si cel semnat de doctorul Jean Taranu, fondator al Asociatiei Romane din Canada, fost presedinte al Conseil Culturel Consultatif des Ethnies du Québec et de la Fédération des Groupes Ethniques du Québec.
Un document cu amprenta culturala, cu multe observatii interesante si pertinente, exprimate intr-un ritm vioi, pe un ton echilibrat, dar si acid pe alocuri. Un memoriu cum speram sa fie multe altele din acest “dosar” al acomodarilor rezonabile.

Identité québécoise et multiculturalisme canadien
La Commission Bouchard-Taylor devrait trouver un moyen adéquat à l’intégration des immigrants dans la société d’accueil, sans «troubler» le caractère culturel francophone et l’identité nationale des Québécois de souche ?!
Par Québécois “de souche”, il faut comprendre “d’origine”, les fondateurs, en opposition avec les immigrants “de souche”, très incommodes, parce que pour les Québécois de souche, la différence est anormale. D’où la nécessité de trouver des accommodements raisonnables à des symboles religieux auxquels on attribue souvent un sens politique intégriste. Il semble que le port d’un voile, burka, kirpan, hidjab ou la pratique des lois de la charia dérange et inquiète. Le «look ethnique» amusant et exotique est devenu carrément outrageant et provocateur.
Il est vrai que souvent les symboles religieux ont des desseins politiques, notamment lorsqu’il s’agit de religions pas encore séparées de l’État; par exemple, celles qui cherchent à s’imposer par l’intimidation et la menace.
Rendus là, il ne peut y avoir des accommodements raisonnables pour des usages irraisonnables même si tous ces symboles prolongés dans nos cultures, nous donnent le sentiment d’appartenance. On ne peut appartenir à n’importe quoi dans un milieu où nous sommes en situation de demandeurs quand il nous faut dialoguer dans le but de nous mettre d’accord sur ce qu’on est en désaccord, même s’il faut concéder sur une part de sa vérité. S’il n’est pas possible d’en arriver à une entente, alors c’est le recours à la loi. En démocratie, où nous avons choisi de vivre, nous ayant offert la liberté, dans un état civique avec une citoyenneté constitutionnelle, les droits sont tous égaux. Les hiérarchiser pour accorder des priorités et privilèges c’est détruire la cohésion sociale. Sommes-nous rendus là? Cinq voiles, une bourka, un kirpan et un turban avec un ou deux soukkab, cela ne change rien.
Nous sommes tous venus au Canada pour chercher la paix et la liberté que nous souhaitons. Et il ne faut pas se laisser emporter par les vents et marées soulevés par les médias toujours à la recherche du sensationnel. C’est à nous qu’il faut honorer et respecter cette paix et liberté dans notre société d’accueil. Le souci prioritaire de l’immigrant est de trouver du travail et d’assurer la sécurité de sa famille. Ce de quoi il est conscient qu’il ne peut pas y arriver sans l’aide de ses nouveaux compatriotes, en acceptant et en reconnaissant l’autre avec qu’il est venu se réaliser. C’est la seule manière de s’y intégrer raisonnablement à sa nouvelle société d’adoption. C’est le bon sens qui est encore la meilleure justice qui soit, alors qu’il s’agit des relations interpersonnelles. Le multiculturalisme n’est que l’intégration par l’accommodation.
La xénophobie ignore tout système de valeurs en excluant ce qui est différent. C’est toujours la faute des autres de tout ce qu’il peut nous arriver. Maintenant, on nous prépare une nouvelle constitution qui fait de nous de citoyens entièrement à part, dans des communautés minoritaires (réserves) pour mieux servir de boucs émissaires. «Comment accepter du haut de notre québécitude d’être traité sur le même pied que les immigrants qui nous tombent sur la tête »?! (extrait condensé de la Charte Hérouxville)
Nous avons toujours plaidé en faveur d’une identité qui fait de nous les éléments de l’ensemble d’un pays tel le Canada dont l’idée de nation ne peu exister que dans un sens politique, c’est à dire la totalité d’une population de citoyens d’un État civique.
Au Canada des années cinquante, alors que notre pays s’est débarrassé de son statut de dominion de l’Angleterre, à la Grande réunion de Toronto (1953) des États généraux des groupes ethnoculturels, nous avons tous opté pour un Canada multilingue et multiculturel. C’est à la demande de Jean Lesage (suite aux recommandations de la Commission Dunton-Laurendeau, sur le bilinguisme et biculturalisme au Canada, des années 1960), alors qu’il été le premier ministre du Québec à Winnipeg que les communautés ethnoculturelles ont renoncé à l’enseignement d’une troisième langue et accepté un Canada bilingue et multiculturel.
Ce n’est que dans les années 1970 que nous avons été appelés à contribuer à la rédaction de la loi du multiculturalisme canadien en tant que politique d’intégration des immigrants. À cette époque là, la menace venait des Anglais; maintenant elle vient des immigrants!? Peu de temps après, cette politique d’intégration multiculturelle a été adopté au Québec par le ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles (1978), M. Gérald Godin, sous l’appellation de «Autant de façons d’être Québécois». C’est également à l’une de ces rencontres que M. René Levesque nous a déclaré «que nous sommes tous des immigrants», venus d’ailleurs et qu’ensemble nous sommes appelés à contribuer au développement économique et à l’enrichissement culturel du Québec. Peine perdue! Quelques années plus tard, cette politique fut abandonnée avec l’apparition du soi-disant « Au Québec, pour bâtir ensemble » toujours du prêt-à-porter pour nous sans nous.
Il y a présentement au Canada environ 45% de sa population plus récente, qui est d’origine autre qu’anglaise et française ce qui a, par ailleurs, mit fin à la politique de «deux communautés fondatrices les plus importantes» de leurs «droits acquis» et de l’alternative gouvernementale «French Power» & «English Power». Ce sont là des conséquences évidentes du multiculturalisme canadien. Cela a également permis l’émergence d’une nouvelle identité nationale «multiculturel être canadien» avec une citoyenneté à part entière. Et, pourquoi pas? Après tout, jusqu’à la Révolution tranquille, tous les francophone du Québec s’appellent Canadiens-français. C’est la raison aussi du fait que, au Québec, le multiculturalisme canadien est en exil. La preuve, qu’il n’y a pas d’autre Commission Bouchard – Taylor dans le reste du Canada.
Étant de la génération des arrivants de l’après 2ème guerre mondiale, fuyant des pays tombés sous la dictature communiste et choisissant la liberté, nous sommes venus au Canada pour l’habiter, le faire nôtre et non pas de rejoindre diverses minorités soumises à la dictature de diverses majorités. C’est entendu: «Au Québec tout cela se passe en français!».
Il est clair que ce pluralisme culturel, avec le temps, s’impose comme une culture des cultures, telle une promotion de l’ensemble canadien dans le monde. Le Québec en a bénéficié grandement sur le plan de sa représentativité francophone internationale. Sur le plan intérieur, cette politique a ramené sur l’échiquier national l’existence de l’autre, l’altérité, la découverte et l’acceptation de la différence. La différence existe et elle se manifeste en nous-mêmes avant de se manifester avec beaucoup d’égards envers les autres. Dans une société cependant nous fonctionnons comme si nous devenons un peu l’autre avec des, bien sur, accommodements raisonnables. C’est pourquoi lorsqu’on agit en aidant les plus démunis de notre société c’est d’autant mieux pour nous tous.
Fascinante l’Identité… écrit M. Pierre Légaré dans LaPresse du HNovembre 2007, dont voici l’énoncé : «Tout peuple, surtout s’il a déjà été minoritaire et menacé, devient, une fois majoritaire, un impitoyable intégrateur des minorités».
Il n’y a pas d’identité statique. Le Québec ne peut pas s’isoler dans sa québécitude en pratiquant la politique du «big brother» au moment où les identités de partout sont sous la pression de la mondialisation.

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